Rapport EFSA-ECDC sur les activités de surveillance des zoonoses

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ont publié le 28 Janvier 2015 le rapport des résultats des activités de surveillance des zoonoses effectuées dans 32 pays européens en 2013.

Les infections de campylobactériose signalées chez l’homme se sont à présent stabilisées, après plusieurs années d'une tendance à la hausse, mais elle est toujours la maladie d'origine alimentaire la plus fréquemment signalée dans l'UE. Les infections à listériose et à VTEC chez l’homme ont augmenté, tandis que les cas signalés de salmonellose et de yersiniose ont diminué. Voici quelques-unes des principales conclusions du Rapport de synthèse de l'Union européenne sur les tendances et les sources de zoonoses, d’agents zoonotiques et de foyers épidémiques d'origine alimentaire en 2013.

« La stabilisation des cas de campylobactériose et la poursuite de la tendance à la baisse de la salmonellose sont de bonnes nouvelles, mais nous ne devons pas baisser la garde car les signalements concernant d'autres maladies, telles que les infections à listériose et à VTEC, sont à la hausse », a déclaré Marta Hugas, chef du Département « Évaluation des risques et assistance scientifique » de l'EFSA, qui souligne l'importance d’exercer une surveillance des maladies d'origine alimentaire en Europe.

Stabilisation de la campylobactériose

Le rapport de l'année dernière montre que les cas humains de campylobactériose ont légèrement diminué, pour la première fois en cinq ans. Les chiffres de 2013 sont stabilisés aux niveaux rapportés pour 2012. Néanmoins, avec 214 779 cas, la campylobactériose reste la maladie d'origine alimentaire la plus fréquemment signalée dans l'UE. Dans les aliments, l'agent qui est à l’origine de cette maladie, Campylobacter, se trouve principalement dans la viande de poulet.

Listérioses et VTEC à la hausse

Entre 2012 et 2013, les cas de listériose ont augmenté de 8,6 % et elles sont en augmentation depuis les cinq dernières années. Bien que le nombre de cas confirmés soit relativement faible, avec 1 763 cas, ceux-ci sont particulièrement préoccupants car les infections signalées à Listeria sont surtout des infections à des formes sévères et invasives de la maladie, qui présentent des taux de mortalité plus élevés que les autres maladies d'origine alimentaire. « L'augmentation des cas signalés de listériose invasive est très préoccupante parce que cette infection se transmet principalement par l’intermédiaire d’aliments prêt-à-consommer et qu’elle peut entraîner la mort, en particulier parmi la population croissante de personnes âgées et de patients présentant une immunité affaiblie en Europe », déclare Mike Catchpole, scientifique en chef à l'ECDC. Malgré la hausse des cas de listériose signalés chez l’homme, Listeria monocytogenes, la bactérie qui cause la listériose chez les humains et les animaux, a rarement été détectée à des niveaux dépassant les limites légales autorisées dans les aliments prêts-à-consommer.

Les cas signalés d’E. coli productrices de vérocytotoxine (VTEC) ont augmenté de 5,9 %. Ce pourrait être là un effet de l'accroissement de la sensibilisation dans les États membres suite à l'épidémie de 2011, qui se traduit par un meilleur dépistage et un meilleur signalement. Aucune tendance n'a été observée en ce qui concerne la présence de VTEC dans les aliments et les animaux.

Salmonellose et yersiniose sur le déclin

Les cas de salmonellose ont diminué pour la huitième année consécutive, avec 82 694 cas, ce qui représente une diminution de 7,9 % du taux de signalement de l’UE par rapport à 2012. Le rapport attribue cette baisse aux programmes mis en place pour lutter contre Salmonella chez les volailles, et note que la plupart des États membres ont atteint leurs objectifs de réduction de la prévalence dans les volailles pour 2013. Dans la viande de volaille fraîche, la conformité avec les critères fixés par l'UE pour Salmonella a augmenté, ce qui constitue un signal que les investissements consentis par les États membres dans les mesures de lutte fonctionnent de manière efficace.

La yersiniose, la troisième maladie zoonotique la plus fréquemment signalée dans l'UE avec 6 471 cas, a baissé au cours des cinq dernières années et diminué de 2,8 % par rapport à 2012.

Le rapport conjoint de l'EFSA et de l'ECDC couvre 16 zoonoses et foyers épidémiques d'origine alimentaire. Il est basé sur les données recueillies par 32 pays européens (28 États membres et 4 États non membres) et il aide la Commission européenne et les États membres de l'UE à surveiller, contrôler et prévenir les zoonoses.

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